Professeur | Elève
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1. Rome, ville mémoire


1a. Plan du centre de Rome

Questions 1a

  1. Sur cette carte du centre de Rome, que représentent les figurés marrons ? Parmi eux, repérez les édifices d’origine antique : où sont-ils concentrés ?
    Que savez-vous du site originel de Rome qui soit observable sur cette carte ? Comment s’explique l’abondance des édifices religieux à Rome ?
  2. Observez le tracé, la forme et la disposition des rues. Sont-elles orientées vers un centre, vers plusieurs centres ou vers aucun ? Forment-elles un tissu urbain homogène ou hétérogène ? Leur agencement, plus ou moins serré, plus ou moins régulier, permet-il de repérer des quartiers ayant été construits à différentes époques : dans l’Antiquité, au Moyen-âge, à l’époque moderne ou contemporaine ?
  3. Sur cette carte, combien de langues ont été utilisées pour rédiger les différentes inscriptions ? Dans quelle langue sont exprimés les noms des rues et des places ? Observez ces noms en vous demandant à quoi ils font référence ? Y voyez-vous des allusions à différentes époques du passé, à des personnages historiques, à des lieux, à des faits, des idées, etc. ?
  4. Rome est un « lieu de mémoire » : en quoi ce document vous le fait-il comprendre ? Est-ce le propre de Rome ou peut-on dire que tous les centres villes conservent la mémoire collective des hommes ?

Voir les réponses aux questions dans l'onglet "professeur".


1b. Requête « Rome »

Rome Cliquer pour agrandir l’image
Source: Capture d’écran de la requête « Rome » par Didier Mendibil, le 3 mars 2011. Google-images.

Questions 1b

  1. Sur l’ensemble des images arrivant en première page de cette requête, quelle proportion représentent les monuments ? Identifiez les trois monuments les plus représentés ? Comment expliquez-vous l’intérêt qu’ils suscitent ?
  2. Comment expliquez-vous la particularité de cette imagerie de la ville de Rome ? Si vous tapez le nom de votre ville sur un moteur de recherche, pensez-vous obtenir une proportion comparable de monuments ? Quels monuments pensez-vous y trouver ?
  3. Observez l’origine des sites où ont été publiées ces images : combien sont situés hors d’Italie ? Pensez-vous que les romains aient la même vision de leur ville ? Qu’en déduisez-vous sur l’image de marque de Rome dans le monde ?

Voir les réponses aux questions dans l'onglet "professeur".


Réponses aux questions 1a

  1. Les figurés marrons représentent les principaux édifices publics à caractère monumental qui sont accessibles aux touristes dans le centre de Rome. Leur création remonte à différentes époques et occupent différentes fonctions. Le palazzo del Quirinale est le siège de la présidence de la République, la stazione Termini est la gare centrale. Les sites antiques parfois reconnaissables à la présence de ruines (en figuré grisé) ou à leurs noms grecs ou latins (Pantheon, Ara pacis, Coloseum, Domus aurea) sont principalement situés dans la boucle du Tibre. C’est à proximité du lieu de franchissement constitué par l’île tibérine que l’on remarque les fameuses collines du Palatin et du Capitole, recouvertes de ruines antiques car elles ont constitué le berceau romain. L’emplacement du colisée (« colosseum ») correspond approximativement au centre de la capitale romaine du 2e siècle après Jésus Christ. L’abondance des édifices religieux essentiellement catholiques (il y a 18 églises sur le plan), même si l’on remarque l’existence d’une synagogue, s’explique bien évidemment par la quasi permanence, depuis l’antiquité romaine, de la résidence du Pape chrétien au Vatican, c’est-à-dire de l’autre côté du Tibre.
  2. La trame des rues ne semble pas focalisée par l’attraction d’un centre unique. Tout au plus remarque-t-on quelques focalisations vers les ponts du Vatican et du Castel Sant Angelo, vers la piazza del Poppolo (située hors cadre au nord), la piazza Esquilino, la piazza Venezia, la piazza del Colosseo et une certaine hétérogénéité de l’organisation des rues qui atteste de leur construction à différentes époques. Le quartier de la gare Termini et celui du Vatican montrent ainsi des rues parallèles assez larges qui signalent leur construction « hors les murs » au XIXème siècle. En revanche, à l’intérieur de la boucle du Tibre, se sont visiblement superposés plusieurs schémas de circulation entre le Moyen âge et l’époque contemporaine.
  3. La nomenclature de ce plan juxtapose des termes en italien, pour désigner surtout les rues, mais aussi en latin et en anglais pour certains monuments.
    L’analyse des noms des rues montrera qu’ils mêlent des références géographiques (piazza Venezia, via Milano, via Palermo, via Piemonte, via Sicilia), des références à la Patrie et au personnel politique qui a construit l’unité italienne (via Nazionale, piazza Repubblica, Cavour, Crispi, Vittorio Emanuele, Garibaldi) et des références historiques (piazza Risorgimento, Corso Rinascimento, via 20 Settembre), etc. Bref, c’est toute la mémoire nationale dont les lieux de la capitale assurent une commémoration permanente car les rues des villes d’Europe sont le livre ouvert de leur histoire.
  4. Cette question a pour objectif de faire la synthèse des observations réalisées en répondant aux questions précédentes et pour mettre en valeur la dimension historique des grandes villes d’Europe et, en particulier, d’une ville comme Rome mais aussi, de façon plus générale, pour souligner la part des références mémorielles qu’elles sont chargées de conserver dans l’ancrage urbain des cultures nationales comme Rome en donne ici un bon exemple. On invitera les élèves à comparer le cas romain avec le centre d’une ville qu’ils connaissent.

Réponses aux questions 1b

  1. Sur les 18 images les plus associées au mot « Rome » par le moteur de recherche Google, plus de 80 % représentent directement des monuments et 20 % en représentent indirectement c’est-à-dire sur un plan ou sur une carte postale. Le plus célèbre de tous les monuments romains est le Colisée car il est à lui seul aussi souvent représenté que la basilique Saint-Pierre, le forum romain et la fontaine de Trévie réunis. Le fort pouvoir emblématique du Colisée tient à la dimension impressionnante et à la suggestivité des ruines, à l’évocation d’un peuple assemblé pour les Jeux et à la cruauté de scènes qui y ont pris place. Saint-Pierre symbolise le sommet de l’institution chrétienne et constitue l’objectif des pèlerinages à Rome tandis que la fontaine de Trévie a bénéficié un temps d’une belle promotion cinématographique. Peu de villes peuvent offrir un aussi large éventail de lieux célèbres mais, pour toute ville on pourra vérifier l’impact de la célébrité touristique de certains lieux.
  2. Cette question vise à préciser l’origine principalement française des représentations de la ville de « Rome » ; d’où l’importance de l’iconographie monumentale et de sa réception de nature touristique. Il sera facile de vérifier que les romains n’ont pas une représentation aussi stéréotypée et historique de leur capitale « Rome » même si la part des monuments et même du Colisée y demeurent importantes. On remarquera surtout que l’irruption d’images évocatrices d’un célèbre club de football du même nom (« la Rome ») diffère beaucoup de la représentation que s’en fait le public français.