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4. La République universelle, démocratique et sociale : le Pacte

La République universelle, démocratique et sociale Cliquer pour agrandir l’image
Source: Lithographie de F. Sorrieu La République universelle, démocratique et sociale : le Pacte, sous-titre : Peuples, formez une Sainte-Alliance et donnez-vous la main, 1848, musée Carnavalet, Paris.

Questions

  1. A l’aide d’une encyclopédie ou d’Internet, rédigez une chronologie en indiquant les principaux événements qui ont marqué le « printemps des peuples » en Europe.
  2. Identifiez et décrivez cette image.
  3. Expliquez le titre et le sous- titre de la lithographie.

Voir les réponses aux questions dans l'onglet "professeur".


Présentation et analyse du document

La victoire de la Révolution de février 1848, à Paris a un effet contagieux. Le « printemps des peuples » remet en question l’ordre de la Sainte-Alliance mis en place lors du Congrès de Vienne (1815). « En mars 1848, à Vienne, à Berlin, à Rome, à Venise et à Prague, des insurrections éclatent et contraignent les souverains autoritaires à la fuite ou aux concessions. Le pape, le roi de Prusse, celui de Bavière, l’empereur d'Autriche, accordent des constitutions et reconnaissent les libertés fondamentales. Les mouvements ne sont pas en reste : alors que la Hongrie ou la Bohême imposent plus provisoirement leur autonomie aux Habsbourg, les différents Etats allemands et italiens posent les jalons d’une unité nationale. » (Mathilde Larrère). Mais ces succès sont de courte durée : en France, en juin, la République conservatrice écrase les espoirs d’une République sociale avant d’être renversée par un coup d’Etat le 2 décembre 1851. En Europe centrale, les armées fidèles aux régimes monarchistes (Autriche-Hongrie, Prusse, Russie) profitent des divisions des révolutionnaires pour imposer le retour à l’ordre de la réaction : le mouvement national tchèque est écrasé en juin, Vienne est reprise par la force en octobre, les Piémontais sont vaincus par les Autrichiens en mars 1849, le Parlement de Francfort se disperse en juin 49, les patriotes hongrois capitulent en août face aux troupes du tsar. Mais la répression n’a pas mis fin aux aspirations libérales et nationales, ni aux tensions sociales (Question 1).

« Frédéric Sorrieu exécute une série de quatre lithographies gouachées intitulées La république universelle démocratique et sociale, présentant les principales idées et utopies quarante-huitardes. Le Pacte illustre la dimension nationaliste du printemps des peuples (…) Dans Le Prologue : Sorrieu représente la puissance divine (des anges qui entourent une république divinisée) dispersant les souverains affolés (…) Le Triomphe représente la «république universelle» en déesse vivante portée par un riche quadrige dont les rênes sont confiées à des enfants des quatre continents (…) Enfin, Le Marché représente l’utopie de l’abolition de toutes les barrières douanières (…) Ces tableaux exaltent la République démocratique et sociale de février, celle que les républicains modérés, constituants d’avril, enterreront avec les corps des insurgés de juin 1848.» (Mathilde Larrère).

Le Pacte met en scène une procession des nations européennes sous la conduite de la France. Les nations dans lesquelles se mêlent des personnes de tous les sexes, âges et classes sociales défilent devant un arbre de la liberté avant de se réunir autour au pied d’une statue allégorique de la République érigée devant un chêne. Les nations sont identifiables par leurs drapeaux (français, allemand, italien, hongrois, tchèque) et leurs costumes traditionnels. L’auteur bien qu’internationaliste produit une œuvre à la gloire de la France : la République universelle a les traits de Marianne et le drapeau tricolore flotte en tête du cortège. La déchéance des monarques est symbolisée par les attributs royaux qui jonchent le sol. Dans le ciel, un Christ entouré d’anges et de martyrs républicains bénit la foule. A ses pieds, un lion symbolise la force. La Fraternité, symbole chrétien et républicain, unit les nations et les individus des différentes classes à l’exception de l’aristocratie. Ce rêve d’une République universelle est à mettre en relation avec l’appel à créer des « Etats-Unis d’Europe » seuls à même, selon leurs concepteurs, parmi lesquels Victor Hugo, de garantir la paix et la fraternité entre les peuples (Question 2).

Face à la « Sainte-Alliance » des monarques autoritaires, l’auteur prône l’alliance des peuples et des nations dans le cadre d’une République universelle qui associe le christianisme et les idéaux de la Révolution française (Question 3).

Liens

http://www.histoireimage.org/site/etude_comp/etude_comp_detail.php?i=80&d=1&a=92&id_sel=16 Mathilde Larrère présente sur le site «1789-1939 : l’histoire par l’image » (Réunion des Musées nationaux et Direction Générale du patrimoine) un dossier consacré à « l’utopisme républicain de 1848 » à partir des quatre lithographies de Frédéric Sorrieu intitulées « La République universelle démocratique et sociale ».